Les impasses de Bruxelles – Autour de la Grand-Place

Impasses de Bruxelles
Quelques impasses de l'Ilot Sacré © Florence L.

Saviez-vous que les impasses ne se sont pas toujours appelées ainsi ? Le terme employé pour les désigner a en effet longtemps été « culs-de-sac ». En 1764, Voltaire s’en offusquait dans son Dictionnaire Philosophique, car pour lui : « la populace les a nommées culs, et les reines ont été obligées de les nommer ainsi ». Il demanda donc que le mot « impasses » viennent le remplacer. Aujourd’hui, on les appellent voies sans issue, culs-de-sac, impasses ou même allées.

L’histoire des impasses de Bruxelles

Déjà très présentes aux XVIIe et XVIIIe, les impasses se multiplient encore plus au XIXe. À cette époque, le développement industriel entraine un exode vers les villes, et il faut vite reloger les nouveaux arrivants. C’est alors que les propriétaires de jardins dans le centre de Bruxelles prennent l’initiative de les transformer en logements.

Pour que les nouveaux habitants puissent y accéder, un passage étroit est créé entre la rue et l’entrée des maisons. Mais ces nouvelles allées ne sont pas assimilées à des rues. En effet, si ces dernières relèvent de constructions publiques, les impasses sont quant à elles des initiatives privées.

Les logements ouvriers qu’elles desservent sont pour la plupart, insalubres, sans eau courante et avec des latrines partagées. C’est pourquoi au milieu du XIXe, diverses ordonnances limitent et encadrent leur développement. Avec la modernisation de Bruxelles, elles sont petit à petit détruitesCependant, une poignée d’entre elles subsistent aujourd’hui. Nous vous emmenons les découvrir.

Les impasses autour de la Grand-Place

A Bruxelles, les impasses sont concentrées sur les quartiers historiques : Ilot Sacré, Annessens, Sainte-Catherine et les Marolles. Nous vous invitons à découvrir ces dernières dans notre article dédié.

En bas de cet article, nous vous proposons une carte qui vous guidera tout au long de votre promenade.

Au nord de la Grand-Place

Sortez de la Grand-Place par la rue des Collines, puis tournez à gauche sur la rue du Marché aux Herbes. Quelques dizaines de mètres plus loin, vous trouverez la rue du Marché aux Peaux qui se termine par l’impasse de la Tête de Bœuf. Elle rejoint par ailleurs la rue des Bouchers via l’étroite rue d’Une Personne. Les rues de ce quartier doivent leur nom aux nombreux marchés qui s’y tenaient entre le XVIIIe et la fin du XIXe.

Impasses de Bruxelles
Impasses Saint-Nicolas, de la tête de Bœuf et Schuddeveld © Florence L.

En continuant sur la rue du Marché aux Herbes, vous découvrirez l’impasse Sainte-Pétronille, à la hauteur du numéro 66. Celle-ci n’est ouverte qu’à partir de 12h, et débouche sur l’entrée du Théâtre de Toone. Vous pourrez la traverser et  ressortir par l’impasse Schuddeveld.

En sortant, prenez la Petite rue des Bouchers vers la droite, puis tournez à gauche sur la rue des Bouchers. Un peu plus loin, vous retrouverez l’impasse de la Fidélité, la célèbre petite rue qui abrite la Jeanneken-Pis. Continuez sur la rue des Bouchers jusqu’à l’intersection avec la rue de la Fourche. Si à ce moment là vous avez une envie de frites, nous vous recommandons de vous arrêter au Café Georgette, une des meilleures friteries de Bruxelles.

Prenez ensuite la rue de la Fourche sur votre gauche, pour passer devant l’impasse des Bœufs, puis rejoignez la rue du Marché aux Herbes. Sur votre droite, à quelques dizaines de mètres, vous pourrez admirer les jolies entrées des impasses Saint-Nicolas et des Cadeaux. Toutes deux abritent de célèbres estaminets de Bruxelles.

A l’ouest de la Grand-Place

Continuez vers la rue du Midi, et tournez à droite sur la rue des Charbons. Vous apercevrez sur votre droite l’entrée de l’impasse Madrille. A l’intérieur de la ruelle, vous verrez un drôle de passage en hauteur entre deux maisons.

Impasses de Bruxelles
Les impasses Val de Rose, Madrille et de la Barbe © Florence L.

Puis, prenez la rue de la Chaufferette, où vous pourrez admirer de nombreuses fresques du parcours Street Art. Juste au début de la rue, vous trouverez sur votre droite une petite place nommée l’impasse aux Huîtres. Son nom est lié à l’histoire de Bruxelles. Lorsque la Senne arrivait jusqu’au centre de la ville, les bateaux y débarquaient leurs cargaisons de moules. La rue s’est d’ailleurs longtemps appelée le Mosselgat (trou aux moules).

Si vous vous aventurez un peu plus loin, jusqu’à la place Fontainas, vous découvrirez également l’impasse de la Barbe et sa fresque revendicative.

Au sud de la Grand-Place

Repartez maintenant vers la rue des Violettes. Au numéro 18, vous découvrirez l’entrée de la Petite rue des Violettes, qui débouche sur la rue des Brasseurs. Prenez ensuite la rue du Marché aux Fromages. Au milieu des restaurants grecs et orientaux, vous remarquerez au numéro 10 l’impasse de la Cuve, aussi autrefois appelée l’impasse du Poivre.

Impasses de Bruxelles
L’impasse de la Poupée, anciennement impasse du Dragon © Florence L.

En face, au numéro 19, vous verrez une étroite maison délabrée : la plus petite maison de Bruxelles. Vous pourrez entrer dans l’arrière-cour par l’impasse de la Poupée. Celle-ci doit son nom aux marchands de jouets en bois qui l’habitaient au XIXe. Mais jusqu’en 1853, son nom était l’impasse du Dragon. En effet, selon la légende, c’est à cet endroit que Saint Géry, evêque de Cambrai autour de l’an 600, aurait vaincu le dragon qui semait alors la terreur sur la ville.

Puis partez ensuite vers le Manneken-Pis. En remontant la rue du Chêne, vous ne pourrez pas manquez la fresque du Manneken-Peace. Si vous allez jusqu’au fond de l’impasse Val de Rose, vous découvrirez un surprenant décor bucolique.

Ce petit parcours sur les impasses autour de la Grand-Place est maintenant terminé. Mais Bruxelles regorge de ces ruelles bucoliques et nous y consacrerons d’autres articles dans les prochaines semaines.

Florence L.

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