Même sans le confinement, impossible de visiter la Tour japonaise et le Pavillon chinois, tous les deux situés à Laeken. En effet, ils sont fermés au public depuis 2013.
Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir ces monuments insolites de Bruxelles, et leur histoire.
Les origines de la Tour japonaise
Lors de l’Exposition universelle de Paris de 1900, le Roi Léopold II découvre une Tour japonaise qu’il souhaite reproduire à Bruxelles. Il demande alors à l’architecte français Alexandre Marcel, son concepteur, de se charger de sa construction. Pour cela, ce dernier fait appel à des équipes belges, françaises et japonaises.
Sa construction débute donc en 1901 dans l’enceinte du domaine royal de Laeken. Le chantier de la Tour japonaise, qui est avant tout décorative, dure 3 ans. Inaugurée en 1905, elle est surtout utilisée pour des réceptions privées, mais n’est pas ouverte au public. En 1909, le Roi Léopold II en fait don de la Tour à l’Etat belge.
Après de longues années de fermeture, elle est restaurée dans les années 80 pour accueillir le festival Europalia Japan. D’importants travaux sont alors engagés pour permettre son ouverture au public. A cette occasion, un tunnel est creusé sous l’avenue Van Praet, afin de permettre l’accès direct au Pavillon chinois.
Le Pavillon chinois
En parallèle de la construction de la Tour japonaise, Le Roi Léopold II commande un Pavillon chinois pour y installer un restaurant de luxe. Le bâtiment, ainsi que son le petit kiosque, sont composés de panneaux de bois sculptés venant directement de Shanghai.
Pour l’anecdote, ils auraient été fabriqués dans un orphelinat de la ville, où séjourna ensuite Zhang Chongren, ami d’Hergé. Il lui inspira d’ailleurs son personnage de Tchang dans le Lotus Bleu.
A l’arrière de ce bâtiment, il fait aussi construire des écuries pour accueillir les calèches des futurs clients.
Finalement, il cède aussi l’ensemble à l’Etat en 1909. A partir de 1913, après quelques travaux d’aménagement, le Pavillon chinois est ouvert au public. Il abrite une collection d’objets d’Extrême Orient. En 1921, il devient un musée d’Art oriental. Puis en 2006, les anciennes écuries sont transformé en musée d’Art japonais.
La fermeture de la Tour Japonaise et du Pavillon chinois
Entre 2007 et 2008, de nouveaux travaux sont mis en œuvre pour restaurer les peintures extérieures de la Tour japonaise qui se dégradent à cause du soleil. Puis, à partir de 2010, c’est la partie intérieure qui fait l’objet de travaux. Et ceux-ci vont révéler bien des secrets.
Tout d’abord, que d’authentiques ornements japonais datant période Edo et Meiji décorent la Tour japonaise. Mais surtout, que la dalle de béton qui soutient l’ensemble ne mesure que 6cm, ce qui entraine des problèmes de stabilité.
Puis c’est au tour du Pavillon chinois de connaitre de difficultés. Après de coûteux travaux de rénovation dans les années 90, le Pavillon est réouvert au public. Mais en 2013, il s’avère que des panneaux de bois ainsi qu’une partielle toiture menacent de s’effondrer.
En octobre de cette même année, la direction des Musées d’Extrême-Orient, qui gère les trois bâtiments, décide de leur fermeture. Des études sont alors engagées afin d’envisager un ensemble de consolidations et de travaux. Ceux-ci devraient débuter en 2021.
Depuis la fermeture, les collections japonaises et chinoises ont été transférées au musée Art et Histoire de Bruxelles.
Florence L.