65 degrés : un restaurant gastronomique pas comme les autres

Depuis septembre 2018, un nouveau restaurant a ouvert ses portes sur la très chic avenue Louise de Bruxelles. Devanture minimaliste et un nom un peu mystérieux : 65 degrés. A l’intérieur, la décoration soignée et l’accueil impeccable nous indiquent que nous sommes dans un restaurant gastronomique.

Rien de bien original me direz-vous ! Et pourtant, ce restaurant se distingue parmi les autres établissements du quartier. En effet, il est le seul à pouvoir compter sur des employés extra-ordinaires.

L’histoire du 65 degrés

A la source de cette initiative, on retrouve un couple de Français expatriés en Belgique. Originaires de Nantes, ils découvrent là-bas le restaurant Le Reflet, dont la majorité de l’équipe est composée de personnes porteuses de handicap.

Une fois installés à Bruxelles, ils rencontrent un couple belge qui partage leur envie de faire évoluer les choses. En effet, en Belgique, plus de 10 000 personnes sont atteintes de trisomie 21. Pourtant, elles sont très peu visibles dans la société actuelle car elles ne travaillent pas et vivent souvent dans des maisons d’accueil.

Ensemble, ils décident donc de se lancer dans le projet un peu fou d’ouvrir un restaurant, dont la mission sera d’inclure dans le monde dit ordinaire des employés porteurs de handicap. Et le choix du restaurant ne se fait pas par hasard. Ils veulent ouvrir un établissement haut de gamme pour démontrer que ces personnes peuvent aussi accomplir un travail exigeant et difficile.

Pourquoi 65 degrés ?

Les 4 co-fondateurs ne voulaient pas un nom qui évoque le handicap, mais plutôt mettre en avant le côté gastronomique de l’établissement. Et 65 degrés est tout simplement la température de cuisson de l’œuf parfait. C’est d’ailleurs le seul plat qui soit toujours à la carte, sous une forme sans cesse différente.

Les plats proposés sont préparés avec des ingrédients soigneusement sélectionnés, et la présentation est raffinée. Le menu gastronomique se décline en 3 services (ou 4 services le soir), avec 2 options au choix pour chaque plat, et il est renouvelé toutes les 2 semaines.

Le bilan après de 8 mois de fonctionnement

Depuis le démarrage, le restaurant est quasiment plein tous les jours. Au départ, il était ouvert uniquement le midi du lundi au vendredi. Depuis quelques semaines, les clients ont également la possibilité de venir déguster le menu 2 soirs par semaine. Vous pourrez retrouver toutes les dates sur le site.

Faire le pari d’ouvrir un restaurant gastronomique avec des personnes porteuses de handicap n’est pas simple. En effet, pour la plupart d’entre eux, il s’agit de leur premier emploi rémunéré. De longs mois de formation ont donc été nécessaires pour atteindre le niveau d’exigence requis. Car le client qui entre dans un restaurant gastronomique attend naturellement que le menu et le service soient à la hauteur de l’établissement.

Avec des employés différents, la cohésion du groupe est encore plus importante que dans une autre entreprise. Et c’est au final un des points forts de l’équipe : le soutien et l’entraide. De 6 personnes lors de l’ouverture en septembre, la brigade est maintenant passée à 14 employés. Et pour les nouvelles recrues, la formation se fait également au contact des anciens, ce qui permet de transmettre les compétences et de souder l’équipe.

Les nouveautés du 65 degrés

Ces nouveaux recrutement permettent maintenant au 65 degrés d’ouvrir ses portes 2 soirs par semaine et d’attirer ainsi une nouvelle clientèle. De plus, avec les beaux jours, une agréable terrasse installée à l’arrière permet aux clients de profiter des rayons du soleil loin du brouhaha de l’avenue.

Et pour diversifier ses activités, toute l’équipe se lance maintenant de nouveaux défis, comme l’organisation d’un rallye au mois de juin, ou bien des événements corporate sur demande.

Le prochain challenge ? Attirer les personnalités influentes de la restauration et les critiques gastronomiques. Et pourquoi pas se faire un place parmi les établissements recommandés dans les célèbres guides.

Florence L.

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