Sésame, c’est l’histoire de 3000 oblitérateurs de la STIB qui ne servaient plus à rien… jusqu’à ce qu’ils deviennent des objets utiles et design. Comment est-ce possible ? Nous vous emmenons découvrir les ateliers de l’Ouvroir, où les objets du quotidien devenus désuets retrouvent une nouvelle vie.
L’origine de l’initiative
En 2016, la STIB/MIVB retire tous les oblitérateurs de tickets magnétiques de son réseau et les remplace par des cartes à puce sans contact. Se pose alors le problème du recyclage de plus de 3000 boitiers.
La STIB se tourne donc vers Bruxelles Propreté pour recycler ces boitiers en plastique. A travers sa plateforme RecyK, elle permet de donner une seconde vie aux objets tout en générant de l’emploi au niveau local. Démantelés par l’entreprise CF2D, les moteurs des oblitérateurs seront réutilisés dans des imprimantes 3D. Et pour recycler le boitier orange, la STIB fait appel à la plateforme bruxelloise de la mode et du design, MAD Brussels.
La naissance de Sésame
Au sein de MAD Brussels, c’est le designer Pierre-Emmanuel Vandeputte, qui se charge du projet. Il est également l’auteur du projet de recyclage des bâches de travaux de la Grand-Place, qui sont devenus de commodes sacs à main. Le bureau de design graphique Wolewinski en réalise l’identité visuelle.
Le but de Pierre-Emmanuel Vandeputte est de donner une seconde vie aux boites oranges, sans dénaturer la coque. Pour cela, il imagine donc les transformer en boites à clés, avec un espace supplémentaire pour le courrier. Et il choisit un nom symbolique Sésame. Tout d’abord en référence au célèbre « Sésame, ouvre-toi » d’Ali Baba, mais également pour le côté international de l’appellation.
En effet, ces oblitérateurs n’ont pas seulement été vendus à la STIB, mais aussi à d’autres sociétés de transports en Belgique et en Europe. Si ces autres sociétés décidaient de recycler les boitiers, le nom pourrait donc facilement s’exporter.
Le processus de transformation
C’est dans les ateliers de l’Ouvroir que les oblitérateurs commencent leur nouvelle vie. Le processus de transformation prend environ 1h30. Il faut tout d’abord retirer les charnières et tous les autocollants. Puis vient un long nettoyage pour enlever toute la saleté mais surtout les graisses de l’ancien mécanisme.
Les boites sont ensuite percées pour pouvoir recevoir les deux plaques. Sur la partie droite, la plaque servant de support pour les clés, et sur la partie gauche, celle pour les lettres. La boite est enfin réassemblée puis on y appose les plaques et autocollants de sa nouvelle identité : Sésame, un objet d’art.
Lors de la première phase de tests, 300 exemplaires de Sésame ont tout d’abord été produits. Ils se sont vendus très rapidement. Ce sont maintenant 1500 oblitérateurs supplémentaires qui vont être commercialisés (à partir du 13 novembre).
L’Ouvroir
Crée en 1927, l’Ouvroir est une entreprise de travail adapté. Située au cœur de Bruxelles, elle permet aux personnes en situation de handicap d’occuper un emploi valorisant et rémunérateur.
Ses activités principales sont la reliure artisanale, la préparation et envoi de mailing et la digitalisation de documents. Depuis quelques année, l’Ouvroir, qui emploie 30 personnes, s’est également spécialisé dans l’Upcycling.
Tout d’abord avec la fabrication de sacs Handymade Grand-Place, une première collaboration avec Pierre-Emmanuel Vandeputte. Grâce à eux, les bâches décoratives qui protègent les monuments lors travaux trouvent ainsi une nouvelle utilité comme objet du quotidien.
Si vous souhaitez vous procurer un exemplaire original de Sésame, rendez-vous à partir du 13 novembre dans le STIB Store de la station Rogier, dans les locaux de l’Ouvroir, et sur le site de la STIB. Retrouvez tous les points de vente sur sesame.brussels.
Florence L.
Infos Pratiques
Rue Bodeghem, 78-82a - 1000 Bruxelles
Carré
Stupide ,plein de collectionneurs les auraient achetés cher en état de fonctionnement…